Alger - Les marchés
Testes de G.Bony (alger-roi.fr)
L'Algérois qui n'a pas changé souvent de domicile ne connaît bien qu'un seul marché, celui de son quartier. II imagine volontiers que rien ne ressemble plus au sien que chacun des autres épars dans la ville. En fait, les marchés ont leur personnalité, tout comme les quartiers qu'ils nourrissent.
Alger - Le marché de la Lyre
Alger - Le marché de la Lyre autre vue
Alger - Le marché de Chartres
Le marché de Chartres déborde largement dans les rues voisines où le négoce " à la sauvette " trouve un terrain de choix. Le " provincial " dépaysé dans la grande cité tentatrice et pleine d'embûches, s'y voit proposer par d'habiles parleurs la veste mode inusable et la montre en or dernier cri à cadran multicolore. Le souci d'être à la pointe du progrès se manifeste dans le nom des magasins. Quatre boucheries en enfilade affichent au-dessus de leurs crochets : " Boucherie Moderne ", " Boucherie du Progrès ", " A la Fleur de la Ville ", plus poétique.... et rien pour la dernière, dont le propriétaire n'a pas encore trouvé le superlatif adéquat.
------------Sous les arcades de la place, damiers arabes et dominos occupent les heures nonchalantes autour des minuscules verres de " caoua " et de thé à la menthe.
Alger - Le marché de la Place de Chartres
Le marché de Chartres. Il commence en montant la rue Saint-Louis au coin de la rue Bab-Azoun : « Galeries Saint-Sauveur », Sauveur Lelouch qui sera assassiné en juin 1962 un vendredi soir en sortant de la rue Scipion, Martin Zenouda, éminent guizbar et voix d’or dont son fils Julien a hérité, était à ses côtés ; en face, le magasin « Le Pauvre Indigène », la famille Mesguich, toujours rue Saint-Louis, les grossistes Sylvain et Jean-Pierre Teboul, et à côté, Mergui le grossiste en mercerie, en face, autre grossiste, Lolo Taïeb avec son épouse, la fille Belicha, sœur de Milo Belicha, une grande figure de ce quartier ; en haut, une pharmacie tenue par M. Boukederna ; après Émile Atlan, le cinéma L’Odéon, rebaptisé Nedjma en 1950 et voué à la production orientale et arabe, et le magasin de la famille Sebaoun, quatre frères : Albert, Sylvain, Roland et William, et le grand-père assis tous les jours à l’entrée de son magasin ; Roland tenait cette boutique avec son frère William qui, par la suite, va ouvrir un magasin de détail rue Bab-Azoun « Toi et Moi » ; marié à une fille Machtou ; son père, Marcel, chemisier-habilleur au numéro 12 ; à ses côtés, Aouizerathe, marchand de chaussures… [LIRE LA SUITE DE L'ARTICLE D'ALBERT BENSOUSSAN]
Alger - Le marché de Chartres
Alger - Le marché de l'Agha
Alger - Le marché de Bab-el- Oued
" Bab-el-Oued " est le plus populaire des marchés, dans tous les sens du mot. La couleur, la vivacité du quartier s'y retrouvent, condensées à l'extrême : confrontation quotidienne des ménagères de Bab-el-Oued avec des vendeurs qui n'ont pas, non plus, leur langue dans la poche. Le résultat peut s'imaginer. La plupart des Algérois le connaissent d'ailleurs bien, car sa grande variété de qualités et de prix attire les clients de loin.
Alger - Le marché de Bab el Oued et l'Eglise Saint Charles
Alger - Le marché de Bab-el-Oued en 1962
Alger - Le marché de Bab-el Oued
Alger - Le marché de Bab el Oued
Alger - le Marché de Bab el Oued
Les " grands marchés" disposent tous d'une bâtisse permanente qui en est le coeur. Elle abrite les boutiques : charcutiers, bouchers, crémiers, salaisons, ainsi que la poissonnerie. Tout autour, dans les rues étroites qui l'enserrent, les étalages " volants " s'agglomèrent dans une anarchie pittoresque. ....Cette annexion d'un quadrilatère urbain, aussi bien à Bab-el-Oued, à l'Agha, qu'à Belcourt, n'est pas sans constituer un sérieux bouchon dans la circulation automobile exubérante d'Alger. Le piéton est roi sur ce pavé jusqu'à midi...
G.Boni ( alger-roi.fr)
Alger - Le marché Barnave ( Plateau Saulière)
C'est le marché Barnave, au Plateau-Saulière, qui est le plus jalousement refermé sur lui-même. C'est aussi le plus moderne de la ville. Le pittoresque y perd ce qu'y gagnent l'ordre et la circulation. Là, des rues bordées de magasins se sont installées dans les sous-sols d'un grand building d'H.L.M. Au centre : des étalages perfectionnés où les bois mobiles ont cédé la place aux tubes scellés et à la maçonnerie. Fruits et légumes y ont définitivement abandonné leur soleil mûrisseur pour l'hygiénique et froide lumière fluorescente. L'ancien marché Meissonnier s'est tout entier concentré dans ce hall à deux étages, et la placette voisine, aux palmiers élégants, a été rendue à son destin de jardin public. G.Boni ( alger-roi.fr)
Alger - Le marché Clauzel à l'entrée du carrefour de l'Agha
Alger - Le marché de l'Agha rue Clauzel
Alger - Le marché Clauzel
Alger - Le Marché Clauzel
Alger - Le marché Clauzel
Alger - Marché Messonier
On allait au Marché RANDON une fois par semaine. C’était le plus riche, le plus lointain, le plus oriental. Il s’étalait au pied de la Casbah. On y arrivait par un petit escalier tordu, qui débouchait, d’emblée, sur des pyramides de pastèques, de cerises, de citrons, d’oranges, de raisins kabyles aux grains roux et oblongs, à la peau dure. Sur le marché RANDON flottaient toutes les odeurs de la ville arabe. La cannelle et l’encens, le benjoin et le « fessour » brûlés dans de petits braséros, le cumin, le poivre rouge et les grains d’anis qui parfument le pain.
RANDON, c’était une balade. Au long cours. De là, on poussait une pointe dans les boutiques des Mozabites qui se tenaient raides, à leurs comptoirs, dans un déferlement de foulards et dans l’odeur fade de la cotonnade. Derrière les petites vitrines, l’eau de Cologne « Pompia », dont raffolaient les Mauresques. Sur l’étiquette, une dame romaine, au profil de médaille, dorée sur fond rouge. Si vous vous attardiez à palper les tissus, à lever le nez sur les rayons, le Mozabite sortait de son mutisme :-"Tu peux tout acheter, c’est la mode de Paris…"
Marie ELBE
Alger - Le marché arabe de la Place Randon
En pleine Casbah, une rumeur plus intense que partout ailleurs dans la ville, enveloppe le parvis d'une vieille synagogue à l'architecture orientale. Ce marché-là n'est pas foncièrement différent des autres : on y vend les mêmes fruits et les mêmes légumes, aux même saisons..., mais il a toute la saveur mauresque de la Casbah, son bourdonnement incohérent de cris d'appels agressifs. Cette énorme rumeur, l'oreille attentive y découvre des dominantes, un fond permanent sur lequel se tissent de complexes arabesques sonores. G.Boni ( alger-roi.fr)
Alger - Le marché de la Place Randon
Le marché de la Place Randon, au pied de la Grande Synagogue
Alger - Le marché de Belcourt
Alger - Le marché Nelson
Marché "volant" installé dans le Square Nelson
Commentaires (5)
- 1. | 02/01/2022
- 2. | 25/06/2021
Je cherche l'hôtel Molières dont le patron était Monsieur Joseph Pilotte au 57 rue sadi carnot à alger; il existait en janvier 1923. Pourrais je avoir photos svp. J'ai eu mon grand oncle qui y avait séjourné 3 mois.
Merci. Cordialement.
Mme Bascourret
- 3. | 31/08/2019
La démolition et la construction du nouveau marché a eu lieu en début d'année 2019.
- 4. | 21/03/2016
il me semble que vous avez omis le marché couvert de Belcourt qui se trouve entre la rue Prévost PARADOL et la rue de l'Union. C'était un marché très fréquenté qui s'étalait sur jusqu'à midi sur la partie inférieure de la rue Prévost PARADOL par des étalages sur tréteaux qui étaient ensuite à l'heure de la clôture , démontés et remisés dans uns partie du marché couvert. De nos jours, il est appelé "MARCHI T'NACH" et a été envahi par les marchands ambulants , les camelots et autres qui proposent la camelote chinoise.
P-s : sur le site "belcourt" de Luc DEMARCHI, un enfant de Belcourt , vous pourrez trouver des photos de ce marché.
Il y avait aussi au champ-de manœuvre , à proximité de l'entrée principale de l'hôpital MUSTAPAHA, un petit marché couvert qui se trouvait rue BEL AIR , parallèle à la rue Sadi CARNOT. Ce marché a été rasé il y a une vingtaine d'années environs pour la construction d'un équipement public.
- 5. | 26/02/2016
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Date de dernière mise à jour : 11/09/2024
J’habite pas loin de l’hôtel Molière (qui garde d’ailleurs toujours son nom) qui se trouve au 57 rue Hassiba Ben Bouali ex rue S.Carnot. Je peux vous procurer quelques photos dès que je suis de retour à Alger (étant actuellement à Freiburg).
Vous pouvez trouver facilement mon profil sur facebook si vous voulez prendre contact (Hamid Boussena).
Cordialement