La victoire du 8 novembre 1942
La Victoire de 8 novembre 1942 : La Résistance et le débarquement des Alliés à Alger
Par José ABOULKER et Janine VERDES-LEROUX
Préface de Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Editeur : Editions du Félin (4 octobre 2012)
Collection : Résistance
Le 19 juin 1940, en écoutant Pétain demander "la paix", l'étudiant José Aboulker avait pleuré. Immédiatement hostile à Pétain, il mit quelques mois pour penser que l'arrivée en Afrique du Nord des armées alliées était inéluctable. Sûr que l'armée française resterait alors fidèle à Pétain, il voulait "inventer" une aide pour le débarquement. Dès la fin 1940, José Aboulker, et son cousin, Roger Carcassonne à Oran, voulurent rassembler les bonnes volontés de résistance, organiser une action "secrète", cloisonnée, de jeunes résistants : José Aboulker fut, à Alger, l'animateur principal de cette force, dite des Quatre cents.
Le 7 novembre 1942, ces jeunes gens arrêtèrent les généraux de l'armée de Vichy, occupèrent leurs Etats-majors et le Palais du Gouverneur général : l'entrée des troupes américaines et anglaises put se faire sans combat, en quinze heures, le 8 novembre 1942. José Aboulker, alors âgé de 22 ans, est, comme l'écrit Jean-Louis Crémieux-Brilhac, "un des plus étonnants héros de notre histoire". Après une grande carrière de neurochirgien, José Aboulker se plongea dans les livres sur la guerre et se mit à écrire. Il voulait bien sûr décrire l'action des résistants à Alger mais aussi montrer comment elle prenait sa source dans la convergence de certains épisodes de la guerre. Le temps qu'il analyse est, pour l'essentiel, celui des années qui séparent mai 1940, Hitler réglant ses comptes, de la victoire des armées alliées débarquant à Alger. Passionnant comme témoignage d'un acteur central, ce livre est aussi une analyse impitoyable de la défaite et des compromissions et lâchetés de "l'Etat français".
Biographie de l’auteur
José Aboulker
José Aboulker est né le 5 mars 1920 à Alger dans une famille juive. Son père, blessé lors de la Guerre de 14/18, est président du parti radical socialiste d’Alger est médecin hospitalier et professeur à la faculté de médecine d’Alger.
Lui-même étudiant en médecine à Alger, lauréat de la faculté de médecine en 1938, José Aboulker est externe des hôpitaux quand il est mobilisé sur place en avril 1940 comme médecin élève officier de réserve
Déçu par l’armistice, il espère d’abord que l’armée d’Afrique reprendra la guerre. Démobilisé en février 1941, il décide de « faire quelque chose » et participe avec un petit groupe au départ clandestin de volontaires sur des petits bateaux à destination de Gibraltar.
A l’été 1941, par son cousin Roger Carcassonne qui résiste à Oran, il rencontre Jean Rigault, adjoint d’Henri d'Astier de la Vigerie qui va fédérer différents groupes de résistants en Afrique du nord.
Avec ses adjoints dont Bernard Karsenty, il est l’un des principaux animateurs de la Résistance en Algérie et prépare l’aide française au débarquement allié avec Henri d’Astier de la Vigerie, le lieutenant-colonel Jousse et la mission Murphy. Dans la nuit du débarquement américain, le 8 novembre 1942, il commande au commissariat central, l'occupation d’Alger par 400 résistants. Ceux-ci neutralisent les centres de commandement et de transmissions et arrêtent les responsables militaires et civils du gouvernement de Vichy. Avec leur aide, les Alliés prennent en quinze heures Alger, son port intact et les commandants en chef de l’armée d’Afrique.
Fin décembre 1942, après l'exécution de l’amiral Darlan qui sert de prétexte, José Aboulker est arrêté et déporté en Mauritanie puis dans le Sud algérien au camp de concentration de Djenien-Bou-Rezg avec d’autres résistants qui mènent campagne pour la venue du général de Gaulle à Alger. Relâché sur intervention américaine, il rejoint l’Angleterre le 29 avril 1943 où il rencontre ensuite le général de Gaulle.
Pressenti pour devenir délégué militaire départemental, il suit un entraînement adapté mais, finalement, étant médecin, il est nommé délégué à l'organisation du service de santé des maquis et des Forces françaises de l’intérieur (FFI) et pour l’organisation sanitaire civile à la libération.
A ce titre, détaché au BCRA, il est envoyé en France par opération aérienne le 21 octobre 1943 comme chef de la mission « Trompette », chargé de mission de 1ère classe et agent P2 du réseau Action des FFC.
De retour à Londres le 6 juillet 1944, après 8 mois passés dans la clandestinité, il gagne Alger et rend compte de sa mission et de la situation de la résistance. En août 1944, il repart pour une deuxième mission dans les régions de zone sud en insurrection afin d’aider à l’installation des commissaires de la République à Toulouse, Limoges et Clermont-Ferrand.
Il est ensuite délégué de la Résistance d'Algérie à l'Assemblée consultative provisoire de Paris en 1944-1945 avant de reprendre ses études de médecine en 1946. Interne des Hôpitaux de Paris en 1948, il est ensuite professeur, chef de service de neurochirurgie des Hôpitaux de Paris.
Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis septembre 2002, José Aboulker est décédé le 17 novembre 2009 à Manosque.
• Commandeur de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 30 octobre 1943
• Croix de Guerre 1939-45 (3 citations)
• Medal of Freedom (USA)
Commentaires (2)
- 1. | 02/10/2016
- 2. | 19/04/2016
Mais il ne faut pas confondre histoire de la guerre avec les aventures de Tintin......."
Raphael ABOULKER, cofondateur du groupe paramilitaire dit "Geo Gras" au 7 Place du Gouvernement a Alger.
Article paru sur les Nouveaux Cahiers Francais hiver 74-75, en reponse a l article de Bernard KARSENTY paru sur le meme journal du numero hiver 72-73.
Gozlan Lucien - "Les Oublies du 8 novembre 1942 a Alger"