BATNA
Située à
Batna fut fondée le 12 février 1844, lors de l’expédition de Biskra. Retranchement destiné à dominer les Aurès et à protéger la route du Tell au Sahara , il fut déplacé deux mois plus tard à proximité des ruines romaines sur un milieu dit Ras-el- Aïoun-Batna. En 1848, les premiers colons s’installèrent dans la Nouvelle-Lambèse qui prit le nom de Batna en 1849.
Philippe Lamarque
Dès sa création grâce à une position de carrefour incontournable, la ville de Batna se développa rapidement et des commerçants sont venus de partout pour y investir et y travailler, des soldats restèrent après leur service pour construire leur vie sur place. Des concessions leurs étaient attribuées. Vers 1860, Batna compte environ 5 990 habitants.
Sa population augmente considérablement grâce à l’arrivée massive des Européens et des tribus des Aurès qui vivaient dans les villages et petites villes des alentours. À la veille de la de guerre d’Algérie, Batna a près de 26 400 habitants. La ville était cosmopolite, il y avait des personnes d’origines et de confessions extrêmement diverses : Chaouis, Kabyles, Mozabites, Soufis, Arabes (originaires de diverses régions d’Algérie et d’autres pays, notamment du Maroc et de Tunisie, et toutes sortes de métissages entre ces différentes origines ethniques. Ils étaient musulmans pour la plupart, mais il y avait également, avant la guerre d’indépendance, des Juifs d’Algérie et de nombreux Chrétiens originaires de France (de Corse notamment), de Malte, d’Italie, de Sicile, d’Allemagne, et même de Russie. À ce sujet, un proverbe contemporain dit : « Batna réussit à ses étrangers ». Plusieurs confédérations d’autochtones étaient concentrées dans le vieux Quartier du Camp de la ville et de la Zmela alors que beaucoup d’Européens habitaient le quartier du Stand où vivaient aussi des Musulmans algériens de classes plus ou moins aisées, ainsi que de nombreuses familles de Juifs d’Algérie.
La population juive a été beaucoup plus perméable aux influences françaises que les musulmans. À partir de 1860-70, la jeunesse s’habille majoritairement à l’européenne, les prénoms aussi évoluent: les prénoms français remplacent les prénoms hébraïques ou arabes qui sont désormais portés en deuxième position. L’usage du français remplace celui de l’arabe comme langue courante chez les Juifs
Cette assimilation au modèle français, bien que plus marquée qu’en Tunisie ou au Maroc, n’est cependant pas aussi poussée que celle s’opérant chez les Juifs de métropole. Ainsi, très peu de mariages mixtes sont contractés, et les Juifs restent un groupe distinct au sein de la population bénéficiant de la citoyenneté française en Algérie. De même, la pratique religieuse des Juifs algériens est restée globalement plus importante que celle des Juifs de l’hexagone de la même époque.
Les écoles, le théâtre, l’hôpital, les cinémas, les jardins, les routes, les installations sportives, les immeubles d’habitation et d’administration, la gare, etc., s’y sont développés et ont été bâtis pendant cette période et restent fonctionnels à ce jour. Il y avait aussi un aéroport de l’armée à Batna qui devenait de plus en plus stratégique du point de vue économique et militaire. L’hôtel d’Orient et d’Angleterre sera construit pour accueillir les touristes avant la Première Guerre mondiale, vers 1885. Quelques célébrités mondiales y ont séjourné comme John Wayne et Mohamed Abdelwahab.
Joel Guedj.
BATNA - Vue aérienne
BATNA - Avenue de Biskra
BATNA - Le marché, Marchands de Dattes
BATNA- Une rue du Marché
BATNA- Rue Gambetta
BATNA - Caserne des Zouaves
BATNA - Grand Hôtel des Etrangers
BATNA - Terrasse du Grand Hotel des Etrangers et avenue de la République
BATNA - Hôtel Transatlantique
BATNA- La Gare
BATNA - La piscine municipale
BATNA - La salle des fêtes et la Rue d'Alger
BATNA - La salle des fêtes
BATNA - Le Théatre
BATNA - Le Tribunal
BATNA - L'Hôtel de Ville
Batna - Une autre vue de l'Hôtel de Ville prise en 1919
BATNA - Le Palais de Justice
BATNA - Porte de Sétif
BATNA - Le puits artésien
Commentaires (5)
- 1. | 01/04/2020
- 2. | 24/09/2019
- 3. | 12/07/2019
- 4. | 12/07/2019
- 5. | 11/02/2018
Décret du 24 octobre 1870 (décret Crémieux)
qui déclare citoyens français les Israélites indigènes d'Algérie
Le Gouvernement de la défense nationale,
Décrète :
Les israélites indigènes des départements de l'Algérie sont déclarés citoyens français ; en conséquence, leur statut réel et leur statut personnel seront, à compter de la promulgation du présent décret, réglés par la loi française, tous droits acquis jusqu'à ce jour restant inviolables.
Toute disposition législative, tout sénatus-consulte, décret, règlement ou ordonnances contraires, sont abolis.
Fait à Tours, le 24 octobre 1870.
Ad. Crémieux, L. Gambetta, Al. Glais-Bizoin, L. Fourichon.
Ajouter un commentaire
Date de dernière mise à jour : 20/03/2019