Commentaires et Témoignages sur Charles BOUMENDIL
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Charles BOUMENDIL, groupe d'action B3 de la Grande Poste à Alger, Compagnon du 8 novembre 1942
par son fils Jean-Paul BOUMENDIL
Charles BOUMENDIL est né le 18 décembre 1913 à Alger. Il est le plus jeune d’une famille de cinq enfants qui habitait rue Jean-de-Matha, tout près de la Casbah. Son père Faroudja Boumendil et sa mère Emilie-Pauline, née Béziz, ont eu 4 autres enfants : Joseph, Yvonne, Hermance et Germaine.
Muni de son brevet, Charles a quitté l’école à l'âge 16 ans et travaillé comme employé puis représentant aux Biscuits Coste. Il a ensuite créé un commerce de confiserie-biscuiterie Passage Montaigne et a quitté l’Algérie en 1949 avec femme et enfants pour s’installer à Paris. Son commerce fut repris par ses beaux-frères Gaby et André, les Etablissements Alliel Frères.
Encore écolier, Charles publie dans les années 1927-28 avec son ami Jean Gozlan un bulletin dupliqué à partir d’une feuille manuscrite « L’Aube » pour récolter quelque argent et dont j'ai un exemplaire où leurs deux noms figurent. Charles rassemble ses amis juifs les week-ends au Club des Jeunes qu'il a fondé ; en font partie André Temime, Jean Gozlan, Armand et Martial Timsit, et bien d'autres, ainsi que Mireille ALLIEL qui sera secrétaire du club et qu'il épousera en 1937. Mireille est la deuxième d’une famille de sept enfants qui habitait rue Rochambeau à Bab-El-Oued.
Mon père a vraisemblablement été recruté par son ami d'enfance Jean Gozlan pour entrer dans la résistance à Alger. Il s'est joint naturellement au mouvement - ce fut sa façon d'agir - car il était fier d'être français et connaissait l'appel du 18 juin 1940 porteur d'espoir, tandis que sa famille subissait les lois raciales du régime de Vichy, son épouse ayant été chassée de la Poste où elle travaillait, et son jeune beau-frère Robert chassé de l'école.
Nous savions dans la famille que mon père Charles était l'un des résistants du groupe qui neutralisa la Grande Poste les 7 et 8 novembre 1942. Mon frère Claude se souvient qu'il lui avait relaté les faits marquants de cet épisode : le rendez-vous convenu avec d’autres résistants le 7 novembre, leur brassard VP, l'assassinat de leur chef Jean Dreyfus après qu'il ait tenté en vain d'entraîner les soldats français venus pour les déloger, la fuite avec les camarades - avec l'aide des employés de la Grande Poste - par une porte arrière du bâtiment.
Bien après le décès de mon père en 1985, j’ai eu le témoignage de ma mère sur ces évènements : elle savait qu’il était dans la clandestinité avec Jean Gozlan et l’a encouragé à aller à la Grande Poste le soir du 7 novembre 42. Une jeune soeur de Mireille, Janine, se souvient d'avoir passé la nuit chez sa soeur aînée ce soir là et vu partir Charles dans la soirée mais sans en savoir la raison sur le moment.
Ainsi, Charles avait 29 ans en 1942 et était père d'un enfant de 3 ans, Claude, né en 1939. Leurs deux autres enfants sont Jean-Paul, né en 1944, et Dominique, née en 1952.
Mon père est ensuite mobilisé et participe au débarquement à Saint-Tropez en août 1944 sous le commandement du Général de Lattre de Tassigny. Il effectue la campagne de France jusqu’en Alsace et est démobilisé en 1945.
Charles BOUMENDIL a été nommé "Compagnon du 8 novembre 1942" et cité à l’Ordre de la Brigade par décision n° 281 du ministre Edmond Michelet en 1946 sur proposition du Général de division Jousse. Il a participé aux commémorations du 8 novembre 42 à l'Arc de Triomphe jusque dans les années 80 tout en restant très lié avec ses camarades de la résistance : Gozlan, Timsit, Adès, Bécache, Sellam ..
Jean-Paul Boumendil
Charles BOUMENDIL en 1935 Charles BOUMENDIL en 1941
Carte du Combattant
Carte du combattant verso
Carte de membre de la libération française.
Carte de membre de la libératio française verso
Médaille de la commémoration du 30ème anniversaire de l'Opération Torch
Commentaires (4)

- 1. | 18/02/2022

- 2. | 19/06/2019
Je suis issus de la famille Barrere/Korn/Boumendil
Annah Boumendil est une des sœur des mon grand père Aaron; j'ai d'ailleurs sa photo si vous le souhaitez
La famille Boumendil étaient composée de 9 enfants:Judas/Yaminah /Zorah/Hannah/ Nathan /Esther/Abraham/Elie/Aaron
les parents s'appellaient Eliezer et Nedjma

- 3. | 15/03/2019
Il épouse mon arrière-grand-mère Hannah Boumendil dont la famille était originaire de l'oranie, depuis de longues années la famille Boumendil vit en Algérie, j'ai pu remonter l'arbre sur plusieurs générations et souhaiterais savoir s'il y a un lien avec vous.
Vous remerciant vivement de votre réponse.
Bonne soirée.
Jean-Yves / 06.11.28.46.52

- 4. | 16/05/2016
Ainsi maintenant, on pourra ecrire que votre papa faisait parti des Oublies du 8 novembre 1942 a Alger.
Leur histoire si peu connue, doit donc prendre place dans l Histoire avec un grand H de la Resistance Francaise.
Et quelle belle reussite.!!! Ils ont prouve leur valeur combattante, les armes a la main, au risque et peril de leur propre vie pour aider les Allies a debarquer sans combattre, alors que les ordres de l Amiral DARLAN et du General JUIN etaient bien de repoussser ce debarquement et de "foutre les Allies a la mer"...?????
Quelle duperie apres avoir ete menaces d etre faits prisonniers, le haut commandement militaire a voulu tirer la couverture vers eux en pretendant qu ils etaient favorables a cette liberation surprise.
Mensonges, les resistants ont ete pourchasses pendant de longues semaines pour "terorisme gaulliste" et les jeunes recrues juives ont toutes ete recuperees pour former les bataillons des Pionniers pour aller casser des pierres dans les zones sud du sahara dont certains ont laisse leur vie a cause des maltraitances qu ils subissaient avec les Legionnaires charges de les surveiller dont un certain capitaine Suchet.
Merci encore Jean Paul pour ce beau temoignage
Gozlan Lucien
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Date de dernière mise à jour : 12/05/2016
Je suis le fils d'André Kamoun, un ami d'enfance de votre père et un compagnon de la résistance. Mon père et le vôtre ont participé à la prise de la Grande Poste à Alger le 8 novembre 1942. Et j'ai découvert qu'Hermance était votre sœur. Elle me gardait le samedi après midi avec ses enfants Joseph et Laurent et j'en garde un souvenir ému. Elle était d'une gentillesse et d'une drôlerie extraordinaire. Nous habitions le même immeuble avenue Malakoff à Alger. Elle avait épousé un cousin de mon père.
Très cordialement
Patrick Kamoun