Ida Doneddu Cantatrice
IDA DONEDDU Cantatrice
Par Caroline Elishéva REBOUH
Les Algérois c'est bien connu aimaient beaucoup sortir de chez eux, soit pour profiter des joies de la nature et de la mer, soit pour se prélasser aux terrasses des cafés, ou des restaurants mais aussi en se rendant aux spectacles aussi variés que l'on peut imaginer : les cinémas, le music-hall, les dîners dansants, les revues, les spectacles de chansonniers mais aussi des pièces de théâtre rendues accessibles au public algérois avec la tournée des "Galas Karsenty" et puis aussi des opérettes et des opéras avec les comédiens et les ténors locaux ou invités.
C'est ainsi que ce sont illustrés Paul Trinchant grand baryton mais, d'autres personnages ont représenté Alger à Paris et dans le monde.
Ainsi fut le destin d'une jeune-fille d'Alger, fille de musiciens et d'une famille connue dans la communauté juive.
Le nom de cette cantatrice est IDA DONEDDU. Sa grand-mère maternelle Rosa GHIGHI née REBBOUH était algéroise et elle épousa un homme de Mostaganem. De cette union naquit une jeune-fille MOUNI (ou Monni) Ghighi qui était organiste et qui animait musicalement parlant les mariages célébrés à la synagogue de la rue de Dijon en jouant de l'harmonium local.
Mouni fut demandée en mariage par un professeur de violon récemment arrivé de son Italie natale : César Donnedu et leur union fut enregistrée à la mairie d'Alger en 1911. Le couple s'illustrait à chaque fois qu'il leur en était donné l'occasion ; et 4 ans plus tard, en 1915, leur foyer s'éclaira de la naissance d'une jolie brunette dont la voix allait être remarquée plus tard…..
En effet, la jeune Ida, soprano colorature, fut remarquée par sa capacité à atteindre des tonalités très difficiles : le contre sol dièze…que même certains sopranos sont dans l'incapacité absolue de chanter.
En 1945, elle épousa Albert Vincent Sendra.
Ida fut engagée à l'Opéra de Paris et fut ovationnée lors de la représentation de Lakmé, la flûte enchantée, et bien d'autres opéras et œuvres musicales puis revint à Alger en 1947, tout en acceptant des contrats dans le monde entier.
A l'indépendance, comme tout le monde, elle gagna Paris poursuivant sa carrière et elle décéda en 1997.
De nombreux artistes virent le jour dans notre ville et s'y rendirent célèbres. Ainsi, Alger fut un foyer pour des gens illustres qui ont toujours ressenti un amour inconditionnel pour cette terre sur laquelle nous avons grandi, avec cette mer que l'on apercevait de partout, avec des senteurs d'absinthe, de genêts, d'œillets sauvages (qu'on désignait par le nom d'œillets arabes car ils exhalaient une odeur forte et agréable).
Caroline Elishéva REBOUHL
Article de l'Echo d'Alger du 12 mars 1947 saluant l'engagement de Ida Doneddu à l'Opéra Comique ( source Francis Rambert dans le site alger-roi.fr)