ACTIONS DE LA RESISTANCE LE 8 NOVEMBRE 1942 EN AFN
Page créee le 3 mars 2016 à l'initiative de Monsieur Lucien Gozlan, à qui nous voulons ici exprimer notre gratitude et qui nous a envoyé certains de ces textes avec la lettre suivante :
"Cher Jacques,
Comme promis, il serait bon pour Judaicalgeria d' ouvrir une nouvelle rubrique dans HISTOIRE, sous le titre " Les Juifs dans la Resistance le 8 novembre 1942 en AFN " et je proposerai des temoignages des participants ou de souvenirs de cette nuit du 7 au 8 novembre 42, ainsi que mes 2 recits "Les Oublies du 8 novembre 1942 a Alger " ainsi que "Au 11 Rue Bab Azoun a Alger ".
Nous sommes bien d accords que JUDAICALGERIA n aura jamais l' exclusivité des documents que j'ai communiqué au sujet de l' Operation TORCH.
Amities
Gozlan Lucien"
Pour lire les textes, cliquer sur la ligne en bleu correspondante.
Germaine Desmoulins : Allo Robert, Franklin arrive... Alger 8 novembre 1942
René Capitant : Janvier 1943 - Rapport sur les evenements politiques des dernières semaines
Marc Ohana : Souvenirs d'Annie et Paul Ruff
Paul Molkhou : Mon arrestation par le colonel Zwelling le 8 novembre 1942 à Alger au Palais d'Hiver
André Achiary : Main dans la main avec le service. Souvenirs sur les evenements de 1940-1942 en AFN
Georges Le Nen : L'entrevue Franco-Américaine de Messelmoun
Gaston Palissek : 22 octobre 1942 : l'entrevue de Cherchell, prélude à l'opération Torch
Lucien Gozlan: " Au 11 rue Bab-Azoun"à Alger"
Lucien Gozlan: " Les oubliés du 8 novembre 1942"
Lucien Gozlan : Des juifs dans la résistance - Opération Torch
Jean Mazel : Témoignage .Le groupe d'André Cohen qui a investi l'Amirauté
Adiel Caspi : Que s'est il passé à Alger le 8 novembre 1942 ?
Béatrice Dumont-Boussens : Mon grand-père Jean Beutter-Scotto
L'opération Torch à Alger : Action de Jacques Zermati
L'opération TORCH à Alger : Action de José Aboulker
Raphaël Elbaz : Association de resistance du 8 novembre 1942
Général Germain Jousse : Le débarquement allié du 8 novembre 1942
Le général de Monsabert face au débarquement du 8 novembre 1942 à Alger
Georges Bosc : L'opération "TORCH", la victoire oubliée
Pétain faisait - il double- jeu à Vichy ?
Weill Claudie, Fanfani H., Ruff P. La première Libération : la nuit du 7 au 8 novembre 1942 à Alger. In: Matériaux pour l'histoire de notre temps, n°39-40, 1995. Lendemains de libération Lendemains de guerre. pp. 57-61;
Commentaires (2)
- 1. | 13/04/2016
- 2. | 03/03/2016
Il est important qu un devoir de memoire prenne place dans l histoire de la Resistance en France pendant la 2eme guerre mondiale.
Il serait bon de placer des temoignages sur des personnes qui ont participe activement a ce Haut fait de resistance, jamais egale dans toute l histoire de la Resistance Francaise ainsi que des recits d enfants ou de parents ou d amis qui se souviennent de ce debarquement si peu connu et pourtant si glorieux pour la reussite de leur action.
Dans le telefilm presente en novembre 2012 par Patrice d Almeida , historien, " La Case du siecle", le temolignage de monsieur Jacques ZERMATI, temoin survivant, declare a la fin de son intervention : " C est drole, tout le monde connait l histoire du debarquement des Americains en AFN, mais notre histoire, curieusement, on ne la connait pas.?"
A ce jour, l action de ces 400 combattants de l ombre n a jamais ete reconnue comme un Acte de Resistance contre le pouvoir petainiste de l epoque, pouvoirs civiles et militaires, trop humiliante pour tous ces generaux et hauts fonctionnaires francais, arretes et neutralises par si peu de partisans.
CHURCHIL a dit : " nous devons tant a si peu d hommes, des milliers de vies humaines ont ete epargnees grace a l action courageuse et determinee, au risque et peril de leur propre vie.."
Il y a eu 2 morts parmi les partisans, une cinquantaine de prisonniers qui etaient menaces tous les matins, pendant 5 jours, d etre fusilles alors que le debarquement des Allies avait reussi a Alger le 8 novembre 1942.
Gozlan Lucien - auteur de 2 recits : "Les Oublies du 8 novembre 1942 a Alger" ainsi que "Au 11 Rue Bab Azun a Alger"
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Date de dernière mise à jour : 11/11/2020
Rene CAPITANT
Plutôt que de faire le résumé de cet article, avec le risque d'en dénaturer le contenu, je vous en propose un large extrait. Capitant décrit l'organisation de la branche algérienne du groupe "Combat", essentiellement un réseau de propagande et - c'est l'objet de l'extrait - en 1942, lorsque "Combat" décide de passer à l'action en se rapprochant du Groupe des Cinq.
...Mais il entendait bien n'en pas rester là et doubler ce réseau de propagande d'un réseau d'action, comme cela était fait depuis longtemps en France métropolitaine.
Nous estimions le moment venu à la rentrée de 1942.
Mais nous avions à ce moment reconnu l'existence de l'autre organisation et constaté que nombreux parmi nos lecteurs étaient ceux qui étaient déjà engagés dans ces rangs.
C'est pourquoi nous prîmes, à ce moment, contact avec eux. Je connaissais le rôle d'Achiary depuis longtemps. J'entrai en relations avec le capitaine Pilafort, avec Henri d'Astier, avec Jean L'Hostis.
Je leur proposai de fédérer nos organisations dans un mouvement unique, dont nous aurions été la branche "propagande", tandis qu'ils en auraient été la branche "action". Mais cela posait nécessairement le problème, sinon de l'orientation politique, du moins des principes d'un tel accord. Comme tous les mouvements de résistance français, "Combat" était, depuis son origine, gaulliste, décidément et catégoriquement gaulliste. La charte de notre action était comme pour l'ensemble des organisations de résistance française, la déclaration de mai 1942 du Général de Gaulle sur la base de laquelle avait été scellé l'accord entre la Résistance et lui.
Nous étions donc, à la fois, contre l'Allemagne et contre Vichy. Nous étions pour la reprise des armes, pour la restauration de la République, pour la rénovation politique, économique et sociale de la France. C'étaient là nos mots d'ordre. Ce sont encore nos mots d'ordre. Ce sont les grands principes qui ont dirigé l'action du général de Gaulle depuis juin 1940 et qui la dirigent encore.
C'était aussi - l'expérience l'a bien montré - la position de la majorité des patriotes qui s'étaient engagés dans l'autre organisation. C'était intégralement la position d'un L'Hostis, ce Breton sans peur et sans reproche, qui a monté et dirigé le réseau de renseignements. Mais ce n'était pas la position de tous ses chefs.
Le premier noyau de cet état-major s'était constitué dans l'entourage du général Weygand. Il s'y était ajouté ensuite des hommes connus de toute la France pour leur activité politique antérieure à la guerre et pour qui la Nation éprouve incontestablement une grande méfiance: M.M. Lemaigre-Dubreuil et Jean Rigault.
Il y figurait aussi des monarchistes, dont Henri d'Astier de la Vigerie était le principal représentant.
Il est vrai que ce dernier affirmait secrètement son attachement au général de Gaulle et prenait l'engagement de faire abstraction de ses sentiments monarchistes jusqu'au lendemain de la Libération.
Il n'en restait pas moins que la ligne politique suivie par l'organisation du 8 novembre différait profondément de celle de "Combat" et, plus largement, de la Résistance métropolitaine. Elle était, elle restait en liaison avec nos Alliés, exclusivement sans relations avec le Comité National Français, elle limitait volontairement son objectif à l'opération de débarquement, elle écartait systématiquement l'action de propagande, elle laissait dans l'ombre sa position de principe sur les grands problèmes politiques et nationaux auxquels, à juste titre, le général de Gaulle a accordé tant d'importance.
C'est ainsi qu'elle avait pu accepter l'idée - monstrueuse pour nous - de placer l'Afrique sous le commandement exclusif du général Giraud, en écartant rigoureusement de l'opération le général de Gaulle et le Comité National Français. On sait que le général de Gaulle ne fut, à aucun moment, avisé de l'entreprise.
Tout cela contenait, en germe, l'affreuse confusion politique qui devait suivre le 8 novembre. Nous en avions le pressentiment à "Combat". J'ai fait personnellement entre le 15 septembre et le 15 octobre 1942, un voyage en France qui me permit de comprendre beaucoup de choses. Je pus annoncer à mes amis de France ce qui allait se passer en Afrique. Et lorsque je proposai à Henri d'Astier une fédération possible de nos mouvements, j'affirmai constamment la position publiquement et irréductiblement gaulliste de "Combat". Lui, au contraire, tout en se déclarant secrètement gaulliste, estimait préférable de mettre son pavillon sous le boisseau et de conserver à l'association dont il était un des chefs, cette neutralité apparente, qui se révéla, plus tard, servir de couverture à des visées politiques très précises.
Mais les événements allaient se précipiter. Le débarquement, que j'escomptais personnellement pour le printemps, apparaissait brusquement comme une éventualité imminente. Jean L'Hostis m'apprit, le 6 novembre, qu'il devait avoir lieu dans la nuit du 7 au 8. Nous étions, à "Combat", incontestablement surpris par l'événement. C'est parce que nous étions gaullistes, d'ailleurs, que nous avions été systématiquement à l'écart des projets alliés.
De même, les groupes de résistance civils du Maroc furent volontairement tenus à l'écart par Jean Rigault. Eux aussi, étaient considérés comme trop démocrates et trop gaullistes. Le général Béthouart préféra agir seul, avec une quinzaine d'officiers. Ce sectarisme est la cause première de son échec. Plus de confiance dans les patriotes organsiés, aurait, sans doute, épargné bien des deuils et d'amers regrets.
Quoi qu'il en soit. "Combat" se trouvait acculé à une décision redoutable. Allait-il se tenir à l'écart d'une opération militaire qui, en elle-même, et quelles qu'en fussent les conséquences politiques, avait pour la suite de la guerre et pour la libération de la France une telle importance ? Les communistes, placés devant la même alternative, décidèrent de s'abstenir. Nous voulûmes, au contraire, être présents, obéissant, par avance, aux instructions que le général de Gaulle devait nous donner le lendemain par radio.
Mais, pris de court, je ne pus promettre à L'Hostis qu'un groupe de 50 hommes. Une quarantaine furent effectivement rassemblés le 7 novembre, à 23 heures, au garage Mérico, rue Charras. L'organisation du 8 novembre les désigna du nom de "Groupe Combat". C'est à partir de ce moment que certains donnèrent cette dénomination à notre mouvement lui-même.
Bien cordialement,
Francis.
(Source: Revue "Espoir", octobre 1981)